Lors d'un voyage au Maroc, plus exactement en excursion à Aït ben haddou, j'avais pris avec moi juste un appareil photo dans l'esprit de rapporter quelques souvenirs de paysages, mais sans plus. Loin de moi l'idée de réaliser des portraits. J'en réalise toute l'année, après tout on est en vacances, et les vacances c'est fait pour se reposer.
Ceci dit parfois, les choses ne se passent pas toujours comme on l'imagine, et puis une image c'est une image, on la ressent ou pas.
J'allais redescendre dans le dédale des derbs de ce magnifique village lorsque j'aperçois un jeune vendeur devant sa boutique de souvenirs qui nous fait signe.
A ce moment là , aucun de nous quatre n'avait l'intention d'acheter le moindre bibelot mais quand même , vu de loin, je me suis senti attiré par le lieu et l'invitation.
Ceci dit parfois, les choses ne se passent pas toujours comme on l'imagine, et puis une image c'est une image, on la ressent ou pas.
Après quelques salamalecs, Simo, c'est son prénom, nous invita a entrer dans sa modeste boutique.
Quand je vous dit que photographie veut dire "écrire avec la lumière", mon œil de photographe n'a vu qu'une chose la lumière qui passait par une minuscule fenêtre et qui venait éclairer le visage de Simo assis en tailleur. Il m'était alors impossible de ne pas faire une photo à ce moment précis, je l'aurai sans doute regretté au moins pendant tout le reste de mon séjour.
La question a été toute simple : Simo, est-tu d'accord pour que je te prenne en photo ?
Parfois, on n'ose pas poser cette question.
La réponse a été simple et directe, "Oui, bien sûr".
Je vous l'ai dit, je suis en excursion, avec un minimum de matériel et nous sommes à l'intérieur d'une kasbah sans électricité, juste cette lumière extérieure qui émane d'une lucarne venant de côté. A ce moment là me viennent en tête les célèbres tableaux de Vermeer dont je suis fan pour me faire prendre conscience que je pouvais tout a fait réaliser ce portrait.
Voici le résultat.
Le Maroc est un pays ouvert mais il faut avoir à l'esprit qu'en Afrique et dans l'Islam, le fait de prendre une photo d'une personne revient à lui voler son âme.
Dans ce genre de rapport, pour moi, il est important non seulement de demander la permission mais aussi d'offrir un exemplaire du cliché réalisé.
Le nombre de fois ou les gens me disent que le photographe n'a pas respecté ses engagements fait souffrir mon âme de photographe.
Nous avons donc échangé nos adresses et la Poste a fait le reste.
Cette photo, encore aujourd'hui, orne mon salon.